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Parce que la vie c'est comme ça...
1 juillet 2008

Histoire de chaises

Peut-être cette histoire vous semblera-t-elle dérisoire ou bien pas très logique, car vous ne faites pas partie intégrante de mon histoire familiale. je souhaitais quand même la partagée, mon histoire de chaise.

Au bout d'un rang sinueux, dépassé l'étroit pont et la petite épicerie du coin, perdu au milieu d'un champs, il y a l'encan de Saint-Chrysostome. Étant petite, je détestais aller magasiner. Il fallait vraiment que j'aie besoin de vêtements pour que ma mère réussissent à me traîner au fairview de Pointe-Claire. Mais les fameux «marchés aux puces», j'aimais bien. On y allait au moins deux fois par été avec ma famille. Vendredi dernier, j'ai renoué avec cette vieille habitude familiale. Je n'étais jamais allée à celui de Saint-Chrysostome. C'était plutôt... drôle, je dois dire ! Et presque pathétique. Mais bon ! Tout ça pour dire que mon père avait conclu que nous allions souper là-bas avant d'aller voir ma grande-tante. Un petit restaurant trônait au milieu de la place. J'en poussai la porte, plutôt sceptique de l'état dans lequel se trouverait le restaurant (on était quand même dans un marché au puces: le royaume des fausses marques, des vieilleries, des trucs cheaps et inutiles, et probablement de quelques cargaisons de stock volé). Surprise ! C'est propre. Impeccable même. Des petites chaises avec le siège rembourré et recouvert de cuir rouge, de jolies nappes aux motifs de tournesol et des affiches sur l'interdiction de fumer dans les lieux publics meublent l'endroit. Assise sur ma petite chaise dans ce surprenant restaurant, je dégustais mon hot-dog (car oui, on dirait que presque tous les restaurants que je trouve sympathiques vendent des hot-dogs) en regardant la lumière du soleil pénétrer à pleine puissance dans les fenêtres du bâtiment de fortune.

On s'est ensuite diriger vers la maison de campagne de ma grande-tante. En arrivant, elle nous a gentiment inviter à prendre le dessert chez sa voisine. Je me suis retrouvée à table en compagnie de celles que je considère comme les trois plus belles vieilles femmes au monde. Mes deux grande-tantes, Berthe et Juliette ainsi que Claire, la voisine. Trois vieilles femmes dans la soixantaine avancée qui ne font pas leur âge de tout. Trois vieilles femmes d'une douceur qui ne se fait plus. Même les détails qui font d'elles des veilles femmes les rendent plus belles. C'est indescriptible. Si j'avais à être vieille demain matin, je voudrais être comme elles. Je les aie écoutées parler, assise sur ma chaise d'osier, pendant qu'on dégustait une délicieuse tarte aux fraises.

Après cette pause fringale, nous nous sommes dirigé vers la maison de Juliette. Cette maison est magnifique. Elle est remplie de souvenirs et de meubles antiques et entourée de vieilles granges. C'était la maison de mes arrières-grands-parents. Mais voilà que ma grand-tante la vend pour retourner vivre à Montréal. Elle doit se débarrasser de presque tout. Alors on est allés faire le tour une dernière fois... J'ai plein de souvenirs dans cette maison. Des souvenirs périodiques seulement puisque je j'y venais envrion une semaine par été dans mon enfance. J'ai fait le tour de chaque pièce en me remémorant à voix haute mes souvenirs... et en écoutant ma mère réenchérir avec les siens. Ça m'a surprise. Je n'avais jamais pensé au fait que ma mère est pu avoir autant, sinon plus, de souvenirs que moi dans cette maison. Après tout, c'était la maison de sa grand-mère. C'est là qu'on voit qu'était enfant, on vit dans notre monde. On a de la difficulté à s'imaginer que des gens aient pu vivre avant nous ou encore que la vie continue dans un endroit même quand on y est plus. La vie s'arrête à ce qu'on connaît et à ce qui nous arrive. c'est étonnant. Tout ça pour dire que, vagabondant d'une pièce à l'autre, ma grande-tante m'a demandé si je n'avais pas besoin de quelque chose pour mon futur logement. Les chaises. Elles me faisaient de l'oeil. Il y en avait une dans presque chaque pièce. Six en tout. De belles chaises en bois confortable ayant appartenu à mon arrière-grand-mère, possiblement achetées dans le catalogue Dupuis et Frères. Ma mère avait beau me dire «Mais oui mais t'as pas de place pour mettre ça !» un truc à l'intérieur de moi me disais que je ne pouvais pas les laisser là...

Nous sommes donc repartis. J'ai regardé la maison familiale enveloppée par le crépuscule une dernière fois. Puis elle a disparue. Ça m'a fait bizarre. Et dire qu'un parfait inconnu va désormais vivre là-bas, au milieu des souvenirs qui ne lui appartiennent pas. J'ai regardé la chaise, renversée sur le siège de l'auto, à côté de moi. Je me suis même surprise à penser que la pauvre devait être terrorisée. Après tout, ça fait des années qu'elle n'a pas quitté cette maison là !:P

Au moins, il me reste les chaises. Deux belles chaises de bois au vernis lustré. Mon héritage familial, quoi !             

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Commentaires
M
Vive les encans, c'est tellement plaisant ! Moi la dernière fois que j'y suis allé, je suis revenu bredouille. Non en fait , je suis revenu avec quelque chose.. Enfin, de nouveaux amis ! Disons que si tu veux un conseil, essai jamais de chapeau au marché aux POUX. Bon, Pour revenir au sujet principal :P J'ai vraiment envie de voir tes chaises ! Ca m'intrigue vraiment ! Pis euhhh je verrais tellement une competition de chaise musicale avec ces chaises là ! ( C'est une blague, vive ton patrimoine ! ) <br /> <br /> P.S. Ca fait 3 cr... de fois que je refais le message, j'espere vraiment que ca va marcher sinon tu en auras pas de commentaire, c'est tout !
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